Une des premières étapes pour nous a été l’expérience du départ de Chifounette. Chifounette était faible mais vivante. Elle ne pouvait plus se lever. Nous lui avons confectionné un abri fait de toiles, couverture et paille. C’était en hiver. Nous étions tout un groupe à passer la transition du nouvel an en cérémonie. Deux personnes se relayaient à ses côtés jours et nuits. Nous avons su assez rapidement qu’elle ne pourrait pas s’en tirer. Que fallait-il faire ? L’abandonner et la faire piquer alors qu’elle mangeait encore et montrait son envi de vivre ? Aller jusqu’à sa mort naturelle au risque de la faire souffrir ? Souffrir pour quoi ?
Cela a duré 10 jours ; dix jours durant lesquels la situation avec Chifounette a travaillé chacun d’entre nous, dans sa relation à l’autre, à la souffrance, à la mort, à soi-même. Chifounette est venue dans les rêves de plusieurs personnes, à chaque fois sous l’aspect d’une jeune femme aux longs cheveux noirs.
Cette nuit là, j’étais avec elle. Elle commençait à avoir des escarres. Je la caressais en pleurant et je lui demandais un signe, je ne voulais pas qu’elle souffre. Je me suis endormi et j’ai rêvé. Je me suis vu tenant la tête de Chifounette sur mes genoux, des mains gantées de blanc enfonçaient une aiguille dans la veine de son cou. Chifounette a ouvert ses yeux et m’a transpercé d’un regard si profond. Au matin, j’ai appelé le vétérinaire pour une euthanasie. C’était le moment. Ses mains gantées de blanc ont pris le même chemin que celles de mon rêve… le regard de Chifounette était si profond. Elle est partie ainsi. Nous avons laissé son corps tranquille pendant les trois jours nécessaires au départ de ses corps énergétiques.
Quelques semaines plus tard, j’ai appris que nous avions bien fait. Ce temps écoulé à son chevet, avec la souffrance « modérée » qu’elle ressentait, dans cette atmosphère d’amour et de bienveillance, lui a permit de solder les travaux karmiques et personnels qu’il lui restait à vivre avant de partir, libérée. Elle en a profité également pour transmuter et emporter avec elle quelques travaux que nous, humains, avions en cours ! Elle nous remerciait de notre respect et bienveillance envers elle, ce qui lui a permit cette délivrance.
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